Du sol à votre intestin - le fil invisible de la santé

le fil invisible de la santé

Dans son livre "Une Seule Santé", Pierre Weill raconte quelque chose d'essentiel : tout est relié. Le sol nourrit les plantes, les plantes nourrissent les animaux, et tout cela arrive jusqu'à nous.

Après 30 ans de recherche, il a démontré scientifiquement quelque chose que nous avons toujours su au fond, mais que nous avons oublié.

Pierre Weill nous rappelle une vérité toute simple : "Il ne peut y avoir d'harmonie dans nos corps s'il n'y a pas d'harmonie dans nos sols." Ce n'est pas juste une jolie image, c'est une réalité biologique.

En consultation, c'est ce que je fais : reconnecter les personnes à ce bon sens. Les aider à sortir progressivement de ce système industriel qui nous a éloignés de la nature. Et retrouver ce lien qui nous relie à la terre.

Imaginez un fil invisible : il part du sol, monte dans l'herbe que mange la vache, passe dans son lait et sa viande, arrive dans votre assiette, et nourrit votre intestin. C'est simple, et pourtant c'est ça, la chaîne de la santé.

Le sol : le microbiote de la Terre

Le lien entre le sol et notre intestin est fascinant. Un bon sol, c'est un sol plein de vie : bactéries, champignons, vers de terre. Exactement comme notre intestin qui abrite des milliards de bactéries pour digérer ce qu'on mange, le sol abrite des micro-organismes qui nourrissent les plantes.

  • Sol vivant = intestin sain : diversité, équilibre, résilience

  • Sol mort = intestin poreux : perte de diversité, inflammation, fragilité

Un sol appauvri par les pesticides devient stérile, comme un intestin déséquilibré devient perméable. Quand on nourrit un sol avec du compost, il se régénère — de la même façon, notre intestin se répare avec des aliments vivants.

Depuis l'ère industrielle, nous avons perdu 50% de notre microbiote intestinal. Moins il y a de vie dans le sol, plus notre microbiote s'appauvrit.

Quand le fil se brise

Quand le sol est vivant, l'herbe est riche. La vache produit un lait naturellement riche en oméga-3, vitamine K2 et probiotiques. Sa viande aussi contient ces nutriments. Votre intestin reçoit cette richesse. L'inflammation diminue, l'énergie revient.

Mais quand le sol est appauvri et que la vache mange du soja ou du maïs industriel, elle tombe malade. On lui donne des antibiotiques, puis le lait subit une pasteurisation qui détruit les bonnes bactéries. Sa viande devient inflammatoire. Ce qui arrive dans votre assiette n'est plus vivant. Le fil se brise.

Une alchimie que personne ne peut recréer

Quand une vache mange de l'herbe contenant une dizaine d'acides gras, son rumen (c'est l'estomac de la vache) les transforme. Ce qui en ressort dans le lait contient une centaine d'acides gras. C'est une collaboration entre la plante, l'animal et les micro-organismes. Aucun laboratoire ne peut recréer cette richesse.

On ne peut pas avoir un intestin sain si la terre qui nous nourrit est morte.

Un enjeu qui nous concerne tous

Pierre Weill témoigne : "Notre projet était d'abord environnemental, puis il est devenu nutritionnel. Aujourd'hui, il doit aussi être sociétal et s'adresser au plus grand nombre."

Ce savoir ne doit pas rester réservé à une élite. Revenir à une alimentation vivante, c'est retrouver nos racines, notre culture, ce qui fait notre humanité.

Soutenir une agriculture régénérative, c'est soutenir la santé des sols, la santé des animaux, la santé des hommes. Nous sommes ce que nous mangeons. Mais aussi ce que l'animal a mangé. Et ce que le sol a offert.

Notre rôle n'est pas de tout contrôler, mais d'observer comment la nature fonctionne. L'humain doit retrouver l'humilité de se remettre à sa juste place dans ce cycle du vivant. Chacun peut faire sa part. À son échelle, avec ses moyens, à son rythme.

Quand on sait, on ne peut plus faire comme si on ne savait pas.


Dans la prochaine newsletter, je vous parlerai de ce que j'ai appris sur les graisses — et pourquoi tout ce qu'on nous a dit mérite d'être nuancé.

À très bientôt,

Suivant
Suivant

Le Clafoutis de Madeleine